CHARLIE HEBDO: LE DEUIL

CES ENFANTS DE LA REPUBLIQUE QUI ONT ASSASSINE LEURS PERES ET FRERES

Ceci sera mon unique tribune sur les récents attentats de Paris. Elle fait suite à la publication de celle de Didier Fassin parue dans le Monde. Il s’agit pour moi d’un impératif moral que de m’exprimer sur ce sujet grave qui interpelle nos consciences « libres » ?

En écho à la tribune de  Didier Fassin,

professeur de sciences sociales sur « charlie hebdo »

Prolonger la réflexion pour donner sens

Ça y est ! L’actualité est passée, il est plus que temps pour les chasseurs de l’événementiel de s’en aller au devant d’autres fait divers en ayant laissé aux  citoyens que nous sommes des images, encore des images et quelques témoignages très majoritairement voyeuristes, sans réelle valeur ajoutée.

Oh, quelques intellectuels se sont bien extirpés de ce flot d’émotions jetées à la pâture de citoyens en quête de sens et de protection, qui ne demandaient pas tant qu’à se rassurer en se réitérant que leurs choix de société fussent les meilleurs, les bons, voire les seuls acceptables en démocratie française. Parmi ces intellectuels qui, me semble-t-il, ont pris de la distance critique, l’on peut citer Didier Fassin dont la tribune : « Notre société a produit ce qu’elle rejette aujourd’hui comme une monstruosité infâmante » est parue dans les colonnes du « Monde » du 15/01/2015.

A l’opposé se trouve le chœur des ayatollahs de la liberté d’expression sans limites, interplanétaire débattant per fas et nefas sur tous médias à l’envi en assénant des conclusions apodictiques, et condamnant avec fougue la pusillanimité  des journaux notamment anglais qui refusèrent d’exhiber la couverture du dernier « Charlie Hebdo ».

Ainsi, durant des semaines l’on aura entendu et lu sur plusieurs plates-formes notamment électroniques, des « Je suis Charlie » dont la dissonance du sens n’a d’égale que l’improvisation qui en a généré la naissance, et des « Je ne suis pas Charlie » tout aussi divers dans leurs motivations certaines philosophiquement profondes, d’autres liées à un contexte géopolitique qui ne requérait pas la même grille de lecture. Ces deux postures nous ont entraînés dans une lecture binaire d’un fait social, complexe par essence, exsudant l’écume de l’archaïsme qui régit nos consciences dès lors qu’il faut faire face à un flot d’émotions contradictoires.

Après cette tempête médiatique circonstanciée, nonobstant nos colère et indignation intactes, doivent succéder le temps de la réflexion et de la démarche analytique, car pour emprunter à Oscar Wilde : «l’émotion nous égare, c’est son principal mérite ».

Car en réalité, les attentats du 07/01/2015 ont interloqué la France par leur brutalité, leur instantanéité, leur violence, et généré une incompréhension dans des populations qui avaient cessé de se préoccuper de leur sécurité (au demeurant sacrée dans une démocratie), au point de se permettre toutes les outrances, convaincues qu’une garde policière républicaine forcément supérieure par définition, en faciliterait l’expression. Ne sont-ce pas alors les valeurs pour lesquelles la IIIe République se battit pro aris et focis en décidant de libérer la parole de la presse en 1881 ? Il est toutefois instructif de noter une restriction à cette liberté de la presse quand en son article 32, la loi de 1881 stipule :  » La diffamation commise par les mêmes moyens envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée sera punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement. »

Ainsi, dès lors que l’on prend en objet d’étude ladite liberté d’expression, plusieurs grilles de lectures apparaissent soit du côté des défenseurs de son exercice sans limite (est-ce possible ?) soit du côté de ceux (certes moins visibles) qui se battent pour une liberté d’expression qui respectât la liberté de conscience.

De la liberté d’expression

Fondée en droit par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la loi sur la  liberté de la presse de 1881, elle précède la loi sur la laïcité de 1905. Les deux textes s’avèrent complémentaires bien que ne défendant pas exactement les mêmes approches philosophiques. Une liberté d’expression signifie que l’on a le droit de dire ce que la loi nous autorise à dire. En d’autres termes, son essence elle est limitée par le corpus normatif qui lui donne naissance : le droit. Rappelons à toutes fins utiles que la liberté d’expression est garantie aux Etats-Unis par le premier amendement qui est un texte inaliénable, ce qui en garantit le fondement protecteur et son opposabilité juridique à tous en même temps qu’elle n’est pas soumise à l’appréciation arbitraire d’un juge.

Or que dit le droit en France ? La liberté de blasphémer a été autorisée depuis les articles 10 et 11 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1789. Depuis la révolution en Française, et plus particulièrement depuis la loi de 1881, il n’y a pas en France interdiction de blasphémer (exception faite de l’Alsace-Moselle régies par le Concordat en la matière où cette interdiction est toujours en vigueur). Par contre, avec la réforme de la liberté d’expression et la volonté affichée de séparer les affaires de l’Etat de celles de l’église, ce droit sera accordé aux laïcs devenus majoritaires dans la société.

De la liberté des consciences

La liberté des consciences n’est pas a priori directement liée à la liberté d’expression en ce que cette dernière s’exonère de la conscience, pas la première. Or la loi de 1905 sur la séparation de l’église et de l’Etat fonde la laïcité en France. Autrement dit, pour définir cette laïcité et s’y tenir, encore faudrait-il savoir ce qu’en substance dit « l’esprit de la loi ».

Pour les initiateurs de la loi, et pour ceux qui en héritent, la laïcité suppose la liberté absolue des consciences et la séparation absolue des pouvoirs entre le théologique et le temporel.

Ici survient un jugement moral absent de la liberté d’expression qui restreint de fait notre conscience par une valeur qui était absente de la précédente loi invoquée.

On le voit, sous la IIIe République, les législateurs se sont évertués à libérer la parole tout en laissant libre cours à la société de réguler l’aspect moral de la liberté de conscience.

Or, historiquement, ces considérations datent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.

En y regardant de près, ces deux acceptions ont évolué au fil des siècles.

Car plus proche historiquement de nous, il y a eu la Shoah et avec elle, des lois mémorielles successives dont la plus répressive est la loi Gayssot du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe, qui en son article 24bis,  condamne surtout tout acte de révisionnisme ou négationnisme. Théoriquement, l’on pourrait en déduire que les lois mémorielles relèvent du sacré donc du postulat. Institutionnaliser le sacré dans une République revient à le figer comme une composante non seulement légale (quasi constitutionnelle), mais surtout mémorielle, puisqu’elle se pose comme totalité et s’impose à tous. Elle restreint par le fait même le principe de la liberté d’expression acquise à tous.

Quant à la liberté d’expression, elle s’est trouvée mise à mal sous le coup des émotions ayant guidé les attitudes de nos politiques depuis 1 an au moins avec les affaires « Dieudonné », vous ne croyez pas ? Appelée par tous, son application obéit régulièrement à la seule appréciation des dépositaires de la loi, garantissant sa parfaite subjectivité au gré des humeurs sociales et/ou politiques.

Historiquement et sociologiquement, ce serait un anachronisme que de se limiter à ces définitions dans le temps, faisant fi de leur évolution et de la composition sociologique de la société telle qu’elle a évolué depuis 2 siècles.

De l’histoire récente pour comprendre

Les luttes pour l’avènement et la consolidation de la République avaient nécessité des textes forts nés des idéaux qui facilitèrent le partage d’un ensemble de valeurs repères telles que la mission civilisatrice de la puissance Française, l’hymne au progrès, l’universalisme de l’esprit français… Ils s’évertuèrent à les propager au reste du monde dans une idéologie dite progressiste de l’homme. L’ethnocentrisme de l’école française se heurta toutefois aux oppositions fortes des docteurs de l’école historique (Dilthey, Windelband, Rickert, Hugo, Savigny…) pour lesquels la compréhension de l’esprit des peuples de la terre n’avait de sens que rapportée à leur étude historique afin d’en cerner les fragments comminutifs de culture. De cette exigence scientifique découla l’herméneutique de Dilthey.

Il y eut ensuite toutes les possessions coloniales pour lesquelles la IIIe République envisagea des extensions de la France avant un retour de bâton initié par le jeu pervers des alliances et les rêves de grandeur d’un Hitler, qui après Napoléon, voulut reconstituer son Saint Empire romain germanique.

Etait-il dès lors pensable que les Africains se transformassent en sauveurs de la France ? Que cela fût pensé ou non, ils furent envoyés au front et se battirent pour sauver la France : ils devenaient des invités privilégiés en France, nonobstant le code de l’indigénat promulgué en 1881 et  en vigueur jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale dans les territoires sous mandat, parfois jusqu’aux indépendances africaines.

Le nouveau paysage sociologique

Les ouvriers spécialisés arrivés en France après la IIe guerre s’établirent durablement et fondèrent foyers, se socialisèrent et développèrent une culture particulière au sein de la société française.

Pour comprendre le malaise d’une frange importante de cette société d’origine étrangère, il faut revenir à ses réelles conditions de vie.

Toute personne ayant un minimum la connaissance de la France sait qu’il existe des ghettos dans plusieurs villes de France (y compris dans certaines villes rurales) où la majorité des résidents sont d’origine étrangère (africaine, maghrébine, en forte proportion). Ces ghettos sont des foyers d’incubation de la haine et des vecteurs potentiels de nocuité sociale. Or dans nos sociétés dites modernes où s’exercent des intérêts divergents, l’Etat a pour rôle essentiel la régulation des pulsions sociales. Or quel meilleur antidote social existe-t-il en la matière que l’égalité pour tous, l’un des piliers de cette République ? Equité institutionnelle, mais aussi égalité sociale. Or notre premier ministre, Manuel Valls vient de reconnaître en France un « apartheid social ». Qu’on l’accepte ou non, cette ségrégation sociale est un foyer d’alimentation des haines communautaires !

Un autre phénomène sous-estimé réside dans la lecture univoque de l’histoire de la France qu’elle a façonnée, forgée depuis des siècles et qu’il lui faudra revisiter au gré des connaissances nouvelles, mais aussi et surtout à la faveur de sa confrontation avec des citoyens qui n’ont pas la même grille de décryptage de leur histoire que celle enseignée ici. A titre d’exemple, comment expliquer à un Africain que le général de Gaulle est son sauveur alors même que c’est le père de la Françafrique de sinistre réputation et que les Camerounais lui doivent le massacre de plusieurs milliers de leurs compatriotes ainsi que l’extermination des leaders indépendantistes dans une guerre impitoyable que la France leur opposa de 1957 à 1960 et jusqu’après les indépendances ? Sur un autre continent, comment expliquer Diên Biên Phu à des indochinois en leur vantant les mérites de la civilisation européenne ?

Didier Fassin a écrit une tribune pertinente dans laquelle il pointe du doigt le déficit d’espérance dans certaines de nos périphéries urbaines. Loin de se limiter à fustiger les crimes des frères Kouachi et de Coulibaly qui est de bon ton et fait bon genre, le chercheur a fait l’effort de comprendre les mécanismes multiples générateurs de cette ignominie : ces terroristes sont nos fils qui ont assassiné nos frères.

Mais alors comment un esprit en peine peut-il accepter cette contradiction ?

Le rôle des intellectuels est d’éclairer le monde, pas de céder à l’émotion

Oui, je le pense fort : Le rôle des intellectuels n’est pas d’agir sur le monde, sauf peut-être par le biais du sens qu’ils sont censés lui procurer.

En même temps que j’analyse la tribune de Fassin, je condamne avec la plus extrême virulence le recours à la violence armée dont ont fait preuve ces jeunes d’évidence fragilisés.

Dans certaines familles, l’autruche finit par se coincer le cou d’avoir beaucoup évité. La dénégation n’a jamais résolu un conflit, encore moins un problème de société et dans un tissu social, tous les maillons de celui-ci ont un rôle essentiel à jouer.

Au sein d’une République, les rôles sont répartis entre instances politiques, législatives et judicaires qui ne sont rien que la partie institutionnelle de la société constituée en individus.

Or dans l’affaire Charlie Hebdo, il y a plusieurs lectures possibles qui, si nous les voulons intelligentes, doivent sortir de la dichotomie abêtissante des prosopopées « je suis Tel ou pas Tel ».

Quand les caricatures de Mahomet ont commencé en 2006, il y a eu des plaintes portées par des  institutions antiracistes qui ont le mérite d’exister.

Qui a donc débouté les associations ? Les juges ! Ils ont estimé qu’il n’y avait pas eu atteinte à la religion musulmane. De mon point de vue, là a été le premier manquement à son devoir d’un Etat républicain car la justice sans contrepouvoir peut très vite devenir incontrôlable. De mon point de vue, il y avait bel et bien transgression de l’article 32 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

Quand la justice faillit, alors même qu’elle est le recours ultime dans un Etat de droit, l’Etat doit défendre les droits des sentiments bafoués. Aucune condamnation n’a été perpétrée par ce dernier, laissant s’alimenter cette longue et sempiternelle rengaine sourde, lancinance que l’on entend de façon audible dans les banlieues, à savoir « ILS SE SERRENT LES COUDES ».

Chemin faisant, en contrepoids d’un fardeau qu’ils estiment porter seuls, les jeunes des cités assistent écœurés aux matraquages médiatiques des commémorations nationales, devenues institutionnelles de la communauté juive à longueur d’années (libération d’Auschwitz, rafle du Veld’IV,…). Quand ils se promènent aux quatre coins de la France, ils rencontrent des lieux de cultes chrétiens dans toutes les villes et villages les plus reculés et comme beaucoup sont de confession musulmane, ils se sentent quantité et qualité négligeable dans un pays dont ils se demandent quel est leur véritable socle identitaire, puisqu’ils ne s’y estiment pas représentés ?

Une République est forte aussi dans ses symboles et plus particulièrement ceux qui donnent cette douce impression à toutes les franges de sa société qu’elle est uniforme et égalitaire dans son traitement, ou tout au moins devant la loi.

Une telle graduation dans les le traitement des causes qui autrefois étaient subsidiaires, mais qui au fil de l’eau représentent un pan important de la vie de populations ayant fait des efforts considérables pour s’intégrer complètement à la communauté nationale, est vectrice de troubles sociaux et de radicalisations dont les extensions ne se mesurent pas à l’aune d’une analyse uniquement rationnelle.

EN CONCLUSION…

Quand nous regardions les publications de Charlie Hebdo, (pour ceux qui y jetaient un œil), que voyions-nous ? Le public cible, plus spécifiquement outillé intellectuellement y trouvait matière à alacrité voire jovialité entre deux poussées de stress dues aux affaires ; en somme, il y trouvait matière à exutoire. Or, nous le savons tous, l’image est de l’ordre de la monstration, donc de l’ordre de l’affect qui rencontre ou pas la cognition.

Il me semble que quand un journal publie, il ne choisit pas toujours sa cible, c’est cette dernière qui le choisit et il se trouve même que certains niveaux nominaux sont revus en fonction d’une clientèle inattendue. Le temps de la réaction peut-être plus ou moins long en fonction de la ligne éditoriale du journal. Tout le monde n’a pas un niveau de lecture au 5è degré, du fait de la rationalité limitée de tous.

Dans le lectorat, il est impossible de deviner les états de consciences des acheteurs et le niveau d’offense que les écrits, pire, les images peuvent avoir comme consonance dans leur subconscient. Il me semble qu’à défaut de le savoir, il serait plus intelligent d’éviter de heurter les sensibilités des plus faibles intellectuellement qui ne trouveraient d’évidence dans ces représentations que matières à radicaliser leurs postures déjà équivoques au sein d’une République où ils peinent à se situer.

Ainsi, Daesh ou Al Qaeda ne trouveraient de terreau fertile dans nos contrées que si le socle sociologique d’idéation et de germination de cette hydre s’y trouve déjà, alimenté par des insuffisances politiques, sociales, judiciaires (il n’est qu’à voir l’état des prisons pour comprendre que la réinsertion n’est pas le premier but recherché dans ces univers concentrationnaires catalyseurs de haine) .

Et ce n’est pas lâche que d’essayer d’être lucide, sauf à renier le fruit de cette nation parce qu’il est devenu criminel. Alors oui, je dis comme Didier Fassin que nos enfants ont tué nos frères. En réalité, nos enfants devenus des montres ont tué leurs pères devenus indignes à leurs yeux et ces monstres que nous exécrons dans un unanimisme hélas souvent hypocrite sont des rejetons de cette République, qui ont confondu l’essence et son apparence, le noumène et le phénomène.

Il est temps d’apprendre à tous ce qui relève d’une éthique de la responsabilité et du respect mutuel que nous devrions nous inculquer à tous afin que des drames comme celui de « Charlie Hebdo » puissent être évités autant que possible dans le futur.

Le Pape François l’a dit : « la liberté d’expression n’autorise pas d’insulter la foi des autres ». Et si au lieu de nous accrocher à des postures héroïques dogmatiques, nous prenions simplement conscience que la nouvelle composition sociologique de la France a engendré une mutation sociétale ? Ne serait-ce pas un signe d’intelligence plutôt que du patriotisme anachronique et aveugle qu’inspirent des  idéologies dirimantes parfois moralement condamnables ?

Tous autant que nous sommes, nous avons des amis ou frères juifs, musulmans, blancs, noirs, métis et ne me demandez pas de choisir lesquels je préfère car ma conception de la coexistence pacifique entre les confessions et ethnies est bien au-delà de ces communautarismes : Ne pas empiéter sur la conscience des autres est mon impératif moral car l’inverse engendre le chaos via la provocation stérile quelquefois vilement mercantile.

Et cet aveu ne signifie en aucun cas que les corporatismes polymorphes n’existent pas dans cette société ; ils y ont fait leur lit ; certains ont bâti cette nation et continuent de la diriger dans l’ombre, d’autres règnent sur la finance et autres institutions d’Etat. La question est : Doit-on les perpétuer ou s’évertuer à inculquer les valeurs génératrices d’un mieux-vivre ensemble pour le futur qui reste à réinventer, en muselant un peu de nos égoïsmes primaires ?

Nous avons une nation à bâtir, une patrie à refonder, une jeunesse à éduquer. Et si c’était ça les seules exigences éthiques bien pragmatiques de notre projet sociétal ?

Henri Georges Minyem

Enseignant, chercheur et écrivain

EHESS

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